Dans ses "Limits to Medicine - Medical Nemesis : The Expropriation of Health" (Boyers, Londres, 1979) [Némésis médicale, Seuil, 1975] Ivan Illich écrit : "Dans une récente publication, l'Organisation Mondiale de la Santé invoque la déprofessionnalisation des soins de base comme étant le pas le plus important, à lui seul, dans l'élévation des niveaux de santé médicale" (page 35). "Le niveau de la santé publique correspond au degré auquel les moyens et la responsabilité de la prise en charge de la maladie sont répartis parmi la population entière" (page 227). Illich considère tellement impératif le fait que les gens deviennent Compétents pour prendre en mains leur propre maladie, qu'il poursuit : "La technologie et l'activité professionnelle médicales devraient être taxées, jusqu'à ce que des moyens d'une utilisation à la portée de tous, soient réellement à la disposition de toute personne désirant y avoir accès" (page 272).
Ce dont, nous dit Illich, l'homme occidentalisé doit disposer, existe déjà et se trouve, à l'échelle mondiale, accessible à tous, membres ou non du corps médical : toute une gamme de produits qui sont sans danger, faciles à manipuler, simples à utiliser, bon marché et capables de rendre l'organisme apte à vaincre la douleur, les défauts d'ordre structurel et la maladie, tout comme augmenter le bien-être général sur tous les plans.
Des produits qui répondent à la nécessité pour l'homme de vivre en tant qu'Homme dans sa Plénitude, actif au travers de tout le potentiel de son pouvoir créateur naturel, et pour la "Vie… le processus dans lequel l'être potentiel devient être véritable" (Illich) de voir sa propre évolution dans le monde physique rendue possible et encouragée. Des produits qui, en activant l'Etre dans sa Plénitude, relient toute parcelle de toute chose vivante à la tendance générale au bien-être et à l'accomplissement, qui jaillit de la créativité sans fin de l'Esprit profondément enfoui en tout être.
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